La sentence est tombée pour les trois jeunes ayant diffamé le chef de l’Etat togolais sur TikTok. Ils sont en liberté depuis ce soir.
Le 15 mai dernier, trois jeunes Togolais ont été arrêtés suite à une publication sur TikTok dans laquelle ils critiquaient la nouvelle constitution promulguée par le président Faure Gnassingbé le 6 mai dernier.
Les deux jeunes gens, Fousséni Abibou, 24 ans et apprenti, et Waké Koffi Blaise, 21 ans, élève en classe de Première, sont en effet accusés d’outrage envers les représentants de l’autorité publique, particulièrement le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé.
En français facile, il leur est reproché d’avoir proféré des insultes à son encontre. A la barre, le moins que l’on puisse dire, c’est que les prévenus gardés dans un premier temps au Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC) puis à la Prison civile de Lomé ont reconnu les faits à et ont imploré la clémence du juge.
Ces jeunes, parmi lesquels figure un candidat au baccalauréat 1ère partie, ont été condamnés mercredi à six mois de prison avec sursis.
Les mis en cause ont été interpellés suite à une publication dans laquelle ils se sont prononcés sur la nouvelle constitution de la République togolaise promulguée par le Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé le 06 mai dernier.
Les jeunes recouvrent leur liberté
Vêtus des couleurs du parti présidentiel, Union pour la République (UNIR), ils estimaient qu’avec ce changement constitutionnel leur avenir est hypothéqué.
Au procès, ces jeunes ont été jugés et condamnés pour outrage aux autorités publiques. La justice les accuse pour avoir dit :
« Faure nous pensions que tu étais intelligent ».
Cette décision est un soulagement pour les familles, proches, le public et certains acteurs, à l’instar du Président national du CAR qui a tenu à « féliciter le Tribunal qui a compris que ce que les jeunes-là ont fait n’est pas aussi grave pour qu’on les condamne à la prison et ils ont prononcé une peine de six mois de prison avec sursis ». « Faisons en sorte que le Togo soit vivable pour tout le monde», en a appelé Robert Yao Daté.
« En tant que citoyen togolais, je suis particulièrement déçu (…) Ces enfants viennent d’écoper de six mois avec sursis, pourtant les avocats viennent de démontrer qu’il n’y avait aucune disposition légale qui pouvait constituer un fondement juridique pour que ces enfants se retrouvent en prison (…) Le juge a manqué de courage. Il a essayé de couper la poire en deux et faire en sorte que les enfants puissent rentrer chez eux », a indiqué Prof David Dosseh.