Le colloque organisé à Lomé le 3 février 2025 en hommage à Gnassingbé Eyadéma, 20 ans après sa disparition, suscite des réactions. Dans une déclaration diffusée le même jour, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre s’insurge contre « la tentative du gouvernement togolais de présenter l’ancien président comme le « Père de la Nation ».
Pour le parti d’opposition, attribuer ce titre à Gnassingbé Eyadéma constitue une falsification de l’histoire. Le parti rappelle que Sylvanus Olympio, premier président démocratiquement élu du Togo et principal artisan de l’indépendance du pays, est le seul à pouvoir revendiquer ce statut.
« L’ANC s’indigne contre les velléités persistantes du régime RPT/UNIR à désigner comme ‘Père de la Nation’ celui qui a avoué publiquement être l’auteur du meurtre de Sylvanus Olympio, le 13 janvier 1963 », lit-on dans la déclaration signée par Jean-Pierre Fabre.
L’ANC dénonce également ce qu’elle qualifie d’usurpation historique, soulignant qu’Eyadéma n’a jamais participé à la lutte pour l’indépendance. Au contraire, l’ancien militaire aurait servi dans l’armée coloniale française, combattant les nationalistes algériens au moment où Olympio et son parti, le Comité de l’Unité Togolaise (CUT), menaient la bataille politique pour la souveraineté du Togo.
Pour l’opposition, l’indépendance obtenue le 27 avril 1960 est le fruit du combat de Sylvanus Olympio, qui a conduit le pays à un référendum victorieux en 1958 et l’a intégré aux Nations Unies en 1960. L’ANC estime que trente-huit ans de pouvoir d’Eyadéma, suivis de vingt ans de gouvernance de son fils, ont affaibli le pays, creusé les divisions ethniques et maintenu les Togolais dans la pauvreté.