Le front « Touche Pas A Ma Constitution » a protesté contre l’interdiction de la journée de prière et de solidarité prévue à Sokodé le vendredi dernier. Cet événement, organisé pour apporter un soutien moral aux détenus politiques et distribuer des kits scolaires aux enfants de leurs familles, a été annulé par une décision du ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la chefferie coutumière.
Dans un communiqué publié le 21 septembre 2024, le front dénonce une « violation flagrante des droits constitutionnels » des citoyens togolais. L’interdiction a été notifiée par une simple lettre reçue le 18 septembre, ce que le front considère comme une démarche illégale, car seule un arrêté ministériel en bonne et due forme peut justifier légalement l’annulation d’une manifestation publique. Le mouvement estime que cette décision constitue un abus de pouvoir et un frein aux libertés publiques.
Selon le communiqué, la journée devait aussi être l’occasion de distribuer des kits scolaires aux enfants des familles éprouvées par l’emprisonnement de leurs proches. Le front souligne qu’une telle distribution a déjà eu lieu à Lomé sans aucune restriction, ce qui aggrave l’injustice faite aux familles de Sokodé. En privant ces enfants de ce soutien matériel, le ministre impose, selon le mouvement, une double peine à ces familles déjà fragilisées.
Touche Pas A Ma Constitution’ solidaire avec les détenus politiques
Le front rejette également les arguments avancés par le ministre pour justifier cette interdiction. En effet, les organisations citées dans la lettre de notification, notamment « BINDJEGUE BINDJE », « Ensemble le Togo » et « Front Togo Souverain », ne sont pas les véritables organisateurs de l’événement. Celui-ci est soutenu par la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH), le parti Les Démocrates et le Parti des Togolais, toutes des associations légalement constituées et jouissant pleinement de leur droit à organiser une telle manifestation.
Face à cette interdiction, le front « Touche Pas A Ma Constitution » reste déterminé à poursuivre sa campagne pour la libération des détenus politiques. Il envisage désormais de solliciter le soutien de divers acteurs comme des chefs religieux, des chefs traditionnels, des organisations internationales et des chancelleries. Le mouvement appelle également la population togolaise à se mobiliser et à visiter les détenus politiques à la prison civile de Lomé pour leur témoigner leur solidarité.